Comment se déroulent les élections du Comité Social et Économique

Les élections du CSE permettent aux salariés de choisir leurs représentants pour dialoguer avec l’employeur sur les conditions de travail, la santé, la sécurité et les enjeux économiques de l’entreprise. Ce guide détaille chaque étape du processus électoral, de la détermination du nombre de sièges à la proclamation des résultats, pour sécuriser le déroulement et garantir la validité du scrutin.

Schéma du processus électoral du CSE en 8 étapes : détermination du nombre de représentants, commission électorale, calendrier, candidatures, campagne, scrutin, dépouillement et validation des résultats

Pour comprendre le rôle et les missions de cette instance, consultez notre page Qu’est-ce que le CSE.

Détermination du nombre de représentants du personnel

La composition du CSE dépend de l’effectif de l’entreprise calculé selon les règles légales. Le nombre de sièges de titulaires et de suppléants augmente avec la taille de la structure.

Dans les entreprises de 11 à 24 salariés, le CSE comprend un délégué du personnel unique. De 25 à 49 salariés, deux titulaires et deux suppléants sont élus. Entre 50 et 74 salariés, le CSE compte quatre titulaires et quatre suppléants. Pour les entreprises de 75 à 99 salariés, la composition passe à cinq titulaires et cinq suppléants. Au-delà de 100 salariés, le nombre de sièges continue de croître par paliers définis dans le Code du travail.

Certaines conventions collectives ou accords d’entreprise peuvent prévoir des règles spécifiques concernant la composition du CSE. L’employeur doit vérifier l’existence de telles dispositions avant de lancer le processus électoral. La répartition des sièges entre collèges électoraux, lorsqu’ils existent, fait également partie de cette phase préparatoire et doit être négociée avec les organisations syndicales lors de l’élaboration du protocole d’accord préélectoral.

Mise en place de la commission électorale

Une commission électorale supervise et organise les élections. Elle se compose généralement de membres du personnel et de représentants de la direction, avec pour mission de garantir la régularité du scrutin.

La commission établit le calendrier électoral en fixant les dates clés : dépôt des candidatures, période de campagne, date du scrutin et dépouillement. Elle veille au respect des délais légaux à chaque étape et informe l’ensemble du personnel des modalités pratiques du vote. La commission prépare également le matériel électoral, supervise l’installation des bureaux de vote et s’assure de la confidentialité du scrutin.

Lorsque des contestations surviennent pendant la campagne ou le jour du vote, la commission électorale intervient pour résoudre les difficultés en appliquant le protocole d’accord préélectoral. Elle dresse un procès-verbal du déroulement des opérations électorales qui servira de preuve en cas de recours ultérieur devant le tribunal judiciaire.

Établissement du calendrier électoral

Le calendrier électoral fixe les dates essentielles du processus et respecte les délais légaux entre chaque étape. Cette planification garantit que tous les acteurs disposent du temps nécessaire pour préparer les élections.

L’employeur informe les salariés de l’organisation des élections au moins 90 jours avant la date prévue du scrutin. Il invite simultanément les organisations syndicales représentatives à négocier le protocole d’accord préélectoral. Cette négociation doit se conclure au moins 15 jours avant la date du premier tour pour laisser le temps aux syndicats de présenter leurs listes de candidats.

Le dépôt des candidatures intervient selon le calendrier négocié, généralement entre 7 et 15 jours avant le scrutin. La période de campagne électorale commence dès le dépôt des listes et permet aux candidats de présenter leurs programmes aux électeurs. Le premier tour est réservé aux listes syndicales. Si le quorum n’est pas atteint ou si des sièges restent vacants, un second tour ouvert à tous les candidats se tient dans les 15 jours suivant le premier tour.

Pour découvrir les droits dont bénéficient les élus une fois en fonction, consultez notre guide sur les droits du CSE.

Conditions d’éligibilité des candidats

Les salariés qui souhaitent se présenter doivent remplir plusieurs critères d’éligibilité définis par le Code du travail. Ces conditions garantissent que les représentants élus connaissent l’entreprise et peuvent exercer leur mandat dans la durée.

Pour être éligible, un salarié doit avoir au moins 18 ans et travailler dans l’entreprise depuis au moins un an à la date du premier tour. Le contrat de travail doit être en cours de validité et le salarié régulièrement employé. Les personnes dont le contrat est suspendu pour congé parental, arrêt maladie ou autre raison restent éligibles si leur lien contractuel avec l’entreprise perdure.

Certaines situations peuvent restreindre l’éligibilité. Les conjoints, partenaires de PACS, concubins, ascendants et descendants de l’employeur ne peuvent pas se présenter pour garantir l’indépendance des représentants. Dans certains cas, les dirigeants ou les représentants de l’employeur sont également exclus pour éviter les conflits d’intérêts. Les représentants syndicaux peuvent être élus au CSE selon les conditions prévues par le protocole préélectoral ou la convention collective applicable.

Appel à candidatures et dépôt des listes

L’employeur lance l’appel à candidatures en informant tous les salariés des conditions d’éligibilité, des modalités de dépôt et du calendrier électoral. Les candidats se présentent individuellement ou en tant que membres d’une liste syndicale.

Au premier tour, seules les organisations syndicales représentatives peuvent présenter des listes de candidats. Ces listes doivent respecter la parité entre femmes et hommes en alternant les candidatures selon l’ordre de présentation. Le non-respect de cette règle de représentation équilibrée peut entraîner l’annulation de la liste. Chaque organisation syndicale dépose ses listes dans le délai prévu au protocole, accompagnées des pièces justificatives attestant l’éligibilité des candidats.

Si le premier tour n’a pas permis d’élire l’ensemble des représentants, un second tour est organisé. À ce second tour, les candidatures sont ouvertes à tous les salariés éligibles, qu’ils soient syndiqués ou non. Les candidats indépendants peuvent se présenter sans affiliation syndicale, et les listes n’ont plus l’obligation de respecter strictement les règles de parité, bien qu’il reste recommandé de rechercher un équilibre dans la représentation.

Campagne électorale et communication

La période de campagne permet aux candidats de présenter leurs programmes, leurs idées et leurs motivations aux électeurs. Des réunions, des affichages et des distributions de tracts sensibilisent les salariés aux enjeux des élections.

Les organisations syndicales organisent des réunions d’information pendant les heures de travail ou en dehors, selon les usages de l’entreprise et les dispositions prévues par le protocole. Les candidats peuvent afficher leurs professions de foi sur les panneaux réservés à cet effet et distribuer des tracts aux entrées de l’entreprise ou dans les espaces communs. La communication doit rester respectueuse et ne pas porter atteinte à la réputation des autres candidats ou de l’employeur.

L’employeur met à disposition les moyens matériels nécessaires à la campagne : local de réunion, panneaux d’affichage, accès à l’intranet si le protocole le prévoit. Il reste neutre pendant toute la campagne et ne peut pas favoriser ou défavoriser un candidat ou une liste. Toute pression exercée sur les salariés pour influencer leur vote constitue un délit d’entrave passible de sanctions pénales.

Pour connaître les obligations de l’employeur envers le CSE, consultez notre page Obligations CSE.

Organisation du scrutin et bureaux de vote

Le jour du vote, la commission électorale met en place les bureaux de vote où les salariés exercent leur droit de vote de manière confidentielle. Des règles strictes garantissent la transparence et l’intégrité du processus électoral.

Chaque bureau de vote comprend un président et des assesseurs désignés parmi les salariés ou les membres de la commission électorale. Ils contrôlent l’identité des votants, remettent les bulletins et les enveloppes, et s’assurent que chaque électeur vote une seule fois. Le vote se déroule sous enveloppe, dans un isoloir, pour préserver le secret du scrutin. Les listes d’émargement permettent de suivre la participation et de vérifier le quorum nécessaire à la validité des élections.

Le vote électronique peut être organisé si le protocole d’accord préélectoral le prévoit. Cette modalité impose des garanties techniques et juridiques renforcées : authentification des électeurs, chiffrement des votes, traçabilité des opérations et possibilité de contrôle par les organisations syndicales. Le système doit être audité par un prestataire indépendant pour certifier sa conformité aux exigences légales.

Dépouillement et proclamation des résultats

Une fois le scrutin terminé, les votes sont dépouillés en présence des membres de la commission électorale et des représentants des candidats. Cette opération publique assure la vérification et la validité du résultat.

Le dépouillement commence par le comptage des bulletins pour chaque liste ou candidat. Les bulletins blancs ou nuls sont écartés et comptabilisés séparément. Les résultats sont ensuite calculés selon les règles de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne, qui répartit les sièges entre les listes en fonction du nombre de voix obtenues. Les candidats sont élus dans l’ordre de présentation sur leur liste respective.

La commission électorale dresse un procès-verbal du scrutin mentionnant le nombre d’électeurs inscrits, le nombre de votants, les bulletins nuls ou blancs, les voix obtenues par chaque liste et la répartition des sièges. Ce document est signé par les membres de la commission et affiché dans l’entreprise. Les résultats sont également transmis à l’inspection du travail dans les délais légaux pour officialiser l’élection des nouveaux représentants.

Validation des résultats et recours

La commission électorale valide les résultats en prenant en compte les suffrages exprimés et en vérifiant le respect des règles électorales. En cas de contestation, des recours peuvent être déposés auprès des autorités compétentes.

Les contestations portent généralement sur la régularité du scrutin, le respect du protocole, la composition des listes ou le calcul des sièges. Tout électeur, candidat ou organisation syndicale peut saisir le tribunal judiciaire dans un délai de 15 jours suivant la proclamation des résultats. Le tribunal examine les griefs et peut confirmer les résultats, ordonner l’annulation partielle ou totale des élections, ou encore rectifier la répartition des sièges si des irrégularités sont établies.

Pendant la procédure de contestation, les élus proclamés prennent leurs fonctions et le CSE peut se réunir. Si le tribunal annule tout ou partie des élections, de nouvelles opérations électorales sont organisées pour pourvoir les sièges vacants. Cette situation impose de respecter à nouveau l’ensemble du calendrier électoral, depuis l’appel à candidatures jusqu’au scrutin.

Pour comprendre comment les élus peuvent se former à leur mandat, consultez notre page Formation CSE.

Annonce des résultats et prise de fonction

Les résultats sont annoncés publiquement et affichés sur les panneaux prévus à cet effet dans l’entreprise. Les candidats élus et leurs suppléants sont communiqués à l’ensemble du personnel.

Les nouveaux élus prennent officiellement leurs fonctions dès la proclamation des résultats, sauf en cas de recours suspensif. Ils participent à la première réunion du CSE convoquée par l’employeur dans un délai raisonnable. Lors de cette réunion de mise en place, le CSE désigne son secrétaire et son trésorier parmi les membres titulaires. Ces fonctions structurent le fonctionnement de l’instance et permettent d’organiser les travaux du comité.

L’employeur remet aux nouveaux élus les documents nécessaires à l’exercice de leur mandat : règlement intérieur du CSE s’il existe, accès à la BDESE, calendrier des réunions prévues et informations sur les droits et moyens dont ils disposent. Cette transmission facilite la prise de fonction et garantit la continuité du dialogue social dans l’entreprise.

Pour mieux comprendre le fonctionnement du CSE une fois les élus en place, consultez notre Guide Complet du CSE : rôles, missions, obligations et outils des représentants du personnel.

À retenir sur les élections du CSE :

Le nombre de sièges dépend de l’effectif de l’entreprise et peut être adapté par accord collectif dans les limites légales.

Le calendrier électoral respecte des délais précis, avec au moins 90 jours entre l’information des salariés et la tenue du scrutin.

Les candidats doivent avoir au moins 18 ans et un an d’ancienneté, avec un contrat de travail en cours de validité au moment du scrutin.

Le premier tour est réservé aux listes syndicales, le second tour est ouvert à tous les salariés éligibles si des sièges restent à pourvoir.

La commission électorale supervise l’ensemble du processus et garantit la transparence, la confidentialité et la régularité des opérations.

Les résultats sont proclamés publiquement et peuvent faire l’objet de recours devant le tribunal judiciaire dans les 15 jours suivant leur affichage.

Les élections du CSE offrent aux employés l’opportunité de participer activement à la prise de décision au sein de leur entreprise. Ce processus démocratique permet de choisir les représentants du personnel qui veilleront à la défense des intérêts des salariés et à l’amélioration des conditions de travail. Pour approfondir vos connaissances sur le budget alloué au CSE, consultez notre page Budget CSE.