Avant le retour de l’été et des fortes chaleurs qui peuvent lui être associées, nous tenions à aborder avec vous le sujet mêlant travail et températures élevées. En effet, lorsque les conditions climatiques sont au beau temps, passé un certain cap, travailler peut devenir difficile, voire dangereux. Certains sont d’ailleurs plus exposés que d’autres à ces conditions parfois extrêmes, et il est important de le prendre en considération et de prendre les mesures adaptées pour protéger le personnel.

Définition du travail en température élevée

Sur un plan légal, il n’existe pas exactement de définition spécifique. Toutefois, certaines données sont connues concernant les conditions thermiques associées au travail. Ainsi, il est déjà possible de noter que le risque de chaleur commence à :

  • 30° et plus pour une activité sédentaire ;
  • à partir de 28° pour un travail physique.

Selon les personnes, le taux d’humidité ambiant et la température relevée, des effets physiologiques peuvent être ressentis lorsque les conditions passent au-delà du seuil de confort et, donc, de tolérance. En effet, travailler sous une trop forte chaleur peut impacter le métabolisme et être à l’origine de troubles plus ou moins sérieux. Chaque année, plusieurs décès sont malheureusement constatés en milieu du travail en raison d’une exposition aux fortes chaleurs. 

Il faut savoir que, pour rester en bonne condition, que ce soit physique ou mentale, notre température corporelle doit rester homogène en tout temps, peu importe les conditions climatiques, y compris sur le lieu de travail. 

Les professions les plus exposées à cette surexposition sont, sans être totalement exhaustif, les suivantes :

  • fondeurs, verriers et soudeurs ;
  • boulangers et cuisiniers ;
  • ouvriers agricoles ;
  • ouvriers du BTP ;
  • VRP et professionnels du transport ;
  • préparateurs de commande ; 
  • magasiniers et réceptionnaires ;
  • métiers du textile, de la teinturerie et de la blanchisserie.

Travail et températures élevées : les effets d’un travail à la chaleur

Les effets en lien avec une activité professionnelle exercée lors de période de forte chaleur sont diverses et variées. Par ailleurs, chacun aura un seuil de tolérance plus ou moins élevé selon son âge, sa condition physique, son état de santé, mais aussi selon le poste occupé.

Températures constatées Effets rencontrés
20 à 27 degrésTempérature confortable : le travailleur montre une excellente efficacité dans son travail.
28 à 34 degrésSentiment d’inconfort : le travailleur est plus facilement irritable, montre une concentration moindre et se révèle moins efficace dans la réalisation de tâches mentales.
Augmentation des erreurs : le travailleur devient moins efficace et commet plus d’erreurs.
Dégradation des performances : le travailleur montre des signes visibles de fatigue, voire d’épuisement, son équilibre électrolytique et hydrique est perturbé et il subit également une fatigue de l’appareil circulatoire et du cœur. 
35 à 40 degrésLa majorité des travailleurs atteignent leurs limites de tolérance.

Plus concrètement, il faut savoir que selon le niveau de température ambiante et les conditions physiologiques de chacun, un certain nombre de symptômes peuvent apparaître et s’avérer plus ou moins dangereux pour le travailleur.

Effets de la chaleurSymptômes principaux et éventuelles conséquences
Coup de soleilrougeurs et douleurs ;œdème ;vésicule ; fièvre ;céphalées.
crampes de chaleurspasmes douloureux : au niveau des jambes et de l’abdomen ;transpiration.
épuisementforte transpiration ;faiblesse ;froideur et pâleur cutanée ;pouls faible.
coup de chaleurtempérature corporelle de plus de 40,6 °C ;peau sèche et chaude ;pouls rapide et fort ;perte de conscience possible ; dans les cas les plus graves : décès possible.

Les moyens de prévention 

En entreprise, il est alors important de plancher sur le sujet, en lien avec les instances représentatives du personnel dédiées, dont la CSSCT, afin de parer à ces conditions de travail extrêmes, voire parfois dangereuses pour les salariés.

Des mesures préventives permettent alors de réduire le risque lors des épisodes caniculaires. Parmi les options envisageables, la sensibilisation, la formation et la mise en place de dispositifs précis sont des piliers. Ces solutions peuvent d’ailleurs être trouvées lors de la survenue d’incident et des expertises en cas de risque grave associées. 

Pour exemple, voici quelques mesures pouvant être appliquées au sein de l’entreprise :

  • réduire les activités très physiques et le port de charges lourdes ;
  • aménager les horaires ;
  • climatiser les véhicules ;
  • climatiser et/ou isoler les locaux ;
  • en extérieur, prévoir des zones d’ombres ou des espaces climatisés ;
  • fournir suffisamment d’eau potable à proximité des postes ;
  • prévoir des pauses régulières…

Travail et températures élevées :les moyens du CSSCT 

Les représentants du personnel, par le biais de la CSSCT (Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail), disposent d’un certain nombre d’outils afin de travailler sur ces sujets sensibles et aider l’entreprise et ses salariés à améliorer au maximum les conditions de travail et, ainsi, limiter au maximum les risques en lien avec les températures extrêmes. 

Ces outils sont notamment :

  • le document unique ; 
  • le PAPRIPACT ;
  • le rapport annuel sur les questions d’hygiène, sécurité et conditions de travail. 

En plus de ces outils, la CSSCT se réunit de manière trimestrielle (un procès-verbal de CCCST est d’ailleurs établi chaque fois), planifie des visites et inspections sur les lieux de travail. Les membres de cette commission peuvent, si besoin, être assistés par l’inspection du travail et le médecin de prévention. 

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